Nature et dépassement dans le cadre de la Tournée des châteaux.
Pièce jouée par le Théâtre Royal des Galeries de Bruxelles.
La vie de Marie Jo, ce sont les stages qu’elle organise. C’est là qu’elle donne sa pleine mesure. Adepte de méthodes énergiques, elle sait comme personne mobiliser un groupe et pousser les stagiaires à dépasser leurs limites pour prendre conscience de leurs vrais problèmes. Elle travaille en tandem avec Jeff, son assistant rebelle (et son premier patient). Cette fois le stage a lieu dans une bergerie totalement isolée en montagne. Mais au lieu du groupe attendu, une seule personne se présente : Béatrice. Qui se cache derrière cette hyperémotive à la logique très personnelle ? Quel compte est-elle venue régler ?
Le stage se transforme en une confrontation où, pour la première fois, Marie Jo et Jeff sont eux aussi obligés de se révéler. Sont-ils là pour régler les problèmes des autres ou pour régler les leurs ? Que cherche-t-on dans ces stages qui, sous des formes diverses, résistent au temps ? De l’espoir ? Une écoute ? Des émotions plus fortes qu’ailleurs ? La vie réinventée n’est-elle pas simplement plus vivable que la vraie vie ?
Dans l’espace protégé du stage, on bénéficie d’une certaine indulgence. Jeff peut laisser libre cours à sa mythomanie, Marie Jo peut exercer son pouvoir dérisoire, Béatrice peut avoir l’illusion que tout va s’arranger…
Avez-vous profité de vos vacances pour suivre un stage afin de découvrir vos talents occultés par des années de nécessités professionnelles ? Vous connaissez certainement quelqu’un à qui ce genre d’activité a apporté le bonheur, une révélation, ou au moins, une aventure. Mal orienté dans la vie, contrarié dans sa vocation, l’éternel insatisfait ne demande qu’à découvrir de nouveaux chemins, manier de nouvelles théories, croire qu’il pourra devenir un homme nouveau. Le stage fait recette. L’engouement est né il y a une quarantaine d’années. Le stage est maintenant devenu un rite social, une sorte de phénomène initiatique.
Celui-ci, ‘Nature et Dépassement’, imaginé par Olivier Dutaillis et Joëlle Seranne, relève à peine du canular. Le mot Nature plaît, aux dilettantes comme aux laborieux. Il réveille les souvenirs romantiques : « asile heureux » et « orages désirés ». Il évoque la vie simple, loin des métropoles polluées, des excitations épuisantes. Il promet le retour au paradis perdu. Alors, quand résonne le mot nature, une harde de mystifications ouvre le tiroir-caisse pour profiter de l’aubaine. Le mot Dépassement demande au candidat plus de courage et exige qu’il sorte de sa médiocrité. Mais liés ici pour le théâtre, les deux mots rassemblent deux mensonges : celui du passé et celui de l’avenir. Travers de notre époque ? Il s’agit plutôt de réalité atemporelle, et de la comédie que les hommes se donnent à eux-mêmes. Comme celle que Marie-Jo et Jeff, jouent depuis vingt ans afin de ne pas s’avouer leurs erreurs.
Distribution: Séverine De Witte, Amélie Saye, Arnaud Van Parys .
Mise en scène : Marie-Sylvie Hubot
Scénographie : Léa Gardin
Musique : Laurent Beumier
Animation musicale assurée par le Quintet Lodomez Brass.
Le vendredi 15 août
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